Unité Pastorale Francophone Bruxelles-Centre

PÂQUES, AU CŒUR DE NOTRE FOI

Le mois d’avril commence pour les chrétiens, cette année, avec les célébrations de Pâques, plus précisément de « l’octave » de Pâques, ce jour qui dure huit jours. C’est une manière qu’a la liturgie de rappeler à tous les baptisés, ceux qui viennent d’être régénérés par les sacrements de l’initiation chrétienne (les « néophytes », c’est-à-dire les « nouvelles plantes » du Seigneur), ou ceux qui sont chrétiens depuis longtemps, l’importance de cette solennité qui est au cœur de notre foi.

Qu’est-ce qu’un chrétien, en effet ? Disons les choses simplement : un chrétien, c’est quelqu’un qui proclame que Jésus, ce prophète juif qui a vécu il y a environ deux mille ans en Palestine, est mort certes ; mais surtout qu’il est ressuscité des morts, qu’il vit aujourd’hui d’une vie nouvelle qui plus jamais ne connaîtra la mort. En outre, le chrétien proclame que ce Jésus n’est pas mort n’importe comment : il n’est pas mort recru d’âge, dans son lit, suite à une longue maladie, non. Il est mort après un double jugement, religieux et politique, qui l’a condamné à mort, il est mort exécuté de la plus ignoble façon, par le supplice effrayant de la croix. Que lui reprochait-on ? Les religieux, qui sans doute jalousaient son succès, de « vouloir prendre la place du Dieu unique ». Les politiques, de « se dire roi des Juifs », et ainsi de vouloir prendre la place de l’empereur romain. Ces accusations étaient subtiles : en effet, Jésus se prétendait « fils de Dieu » et « roi », mais cette filiation et cette royauté ne prétendaient nullement contrarier le judaïsme de son temps ou le pouvoir de l’occupant romain : elles se situaient sur un plan spirituel.

Mort donc, pour ses actes et ses paroles, le chrétien déclare que ce Jésus est ressuscité, vivant, qu’il est « le Vivant de Pâques », qu’une vie nouvelle et divine, désormais indestructible, est la sienne. En lui, la mort est vaincue. Et, par les sacrements qui l’unissent à ce Jésus, les sacrements dits de « l’initiation, chrétienne » (baptême, confirmation, eucharistie), le chrétien encore se sait associé à cette vie nouvelle dès aujourd’hui, et dans toutes les dimensions de son existence. Ainsi devient-il homme ou femme d’espérance, sachant et proclamant que l’échec sous toutes ses formes, que le péché sous toutes ses formes, que la mort sous toutes ses formes, n’auront jamais le dernier mot, ni dans sa propre vie, ni dans la vie du monde. Ainsi devient-il lumière pour ses contemporains, joyeux témoin de cette vie nouvelle dans un monde qui n’a que trop tendance à la vieillesse et à la tristesse.

Oui, Pâques nous reconduit à ce cœur vibrant de notre foi. Les célébrations liturgiques, en particulier celles de la « cinquantaine pascale », depuis Pâques jusqu’à Pentecôte, nous donnent de baigner dans cette Bonne Nouvelle qui fait notre identité chrétienne et qui est source en nous de vitalité, de joie, de bonheur.

Abbé Benoît Lobet
Curé-Doyen de Bruxelles-Centre